C’est celui de la Crucifixion, thème exceptionnel dans la sculpture romane, surtout sur un tympan. Il se passera environ un siècle avant que les représentations du calvaire apparaissent dans l’art monumental aux portails des églises, et ce sera à Reims. Au centre du tympan, le Christ sur la croix est traité de manière réaliste, le corps nu ceint du périzonium, les côtes saillantes, le ventre plat, les hanches fortes. Au pied de la croix Marie sa mère et Jean l’apôtre bien-aimé, à la place que leur assignent les Evangiles. A droite du Crucifié, l’Eglise triomphante, représentée par cette femme, debout, cambrée vers l’arrière, somptueusement vêtue d’une robe moulante décorée de motifs géométriques gravés au trépan. Elle élève vers le Christ une coupe, symbole du précieux sang, et s’appuie sur une bannière surmonté d’une croix. A gauche de la croix, la Synagogue est figurée sous les traits d’une femme enveloppée de longs voiles. Elle est violemment précipitée à terre par un ange plongeant des voussures. Dans sa chute, elle laisse tomber sa couronne, une sorte de temple circulaire à deux étages, 29/03/2019 Fiche patrimoine nimes-catholique.fr/cont/popup_patr.php?ID=4 9/9 couvert d’un dôme, symbole de la Jérusalem ancienne. A l’origine, elle laissait aussi échapper les Tables de la Loi, comme on peut encore le voir sur d’autres représentations. Et, complètement à droite du tympan, le centurion Longin et son aide, le bras levé, désignent le Christ en disant : « oui, cet homme est vraiment le fils de Dieu ». Enfin, en haut, de part et d’autre de la croix, les symboles du soleil et de la lune, symboles de résurrection.