Tout d’abord, les mages offrant leurs présents dans des coupes d’orfèvrerie ouvragées remplissent de façon très adroite cette partie du demi cercle : le premier Mage s’agenouille dans un élan de ferveur, tandis que le second, habilement placé à l’arrière-plan se retourne, émerveillé, vers le troisième, et lui désigne l’étoile. Les mages, Gaspard, Melchior et Balthazard, sont richement vêtus à la manière médiévale de robes façonnées, bordées de galons travailles, vêtements qui attestent du rang social des mages qui sont vus comme des rois. Leurs offrandes, l’or, l’encens et la myrrhe sont symboliques : l’or en hommage à la royauté du Christ, l’encens à sa divinité et la myrrhe, qui servait à embaumer les cadavres, annonce le sacrifice de sa vie. Bernard de Clairvaux, lui, donne une définition beaucoup plus terre à terre : l’or pour soulager la pauvreté de la sainte Famille, l’encens pour désinfecter l’étable et la myrrhe comme vermifuge …. Au centre du tympan, donc à l’emplacement le plus significatif, la Vierge en Majesté tient sur son genou l’Enfant-Dieu, qui tend la main, en geste d’acceptation vers les Mages. La Vierge est assise de face, sur un trône surmonté d’un dais, avec une solennité royale et elle soutient l’Enfant qui repose sur ses genoux. Marie est comme une reine qui porte le roi du monde, verbe souverain, défini par sa tunique, son manteau, le geste de bénédiction et le livre sous sa main gauche. Il s’agit d’ailleurs là, de la seule représentation du triomphe du Christ dans son existence terrestre, signification renforcée par la scène du linteau de l’Entrée triomphale à Jérusalem. Le panneau droit du tympan nous montre Joseph assis sur un coffre-banc, exprimant d’un geste véhément sa surprise devant l’apparition de l’ange ; celui-ci plonge des voussures dans un grand frémissement d’ailes, accentué par l’envol de son manteau richement brodé et sa robe reprend un motif de « broderie » que l’on retrouve sur un ange de l’Apocalypse de Beatus. Il pointe un index impérieux vers le ciel tout en déroulant un phylactère où se trouve inscrit le message de Dieu : « Fuyez ».